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La politique d'Elon Musk dans le domaine de l'IA : quel impact pour l'Europe ?

  • hermineloignon
  • 3 févr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 févr.

Dire qu’Elon Musk est connu pour ses opinions tranchées, surtout lorsqu’il s’agit de tech et d’intelligence artificielle, serait un pléonasme. Il a exprimé encore récemment des inquiétudes quant à l'impact potentiel de l'IA sur l'humanité, en disant qu’une IA avancée pourrait "éliminer ou contraindre la croissance de l'humanité". Ses déclarations, parfois contradictoires, suscitent des réactions mitigées en France et en Europe, où les perspectives sur l'IA diffèrent souvent de celles de Musk.


Réglementer l’IA : les initiatives françaises et européennes

Tandis que l'Union Européenne adopte une approche réglementaire rigoureuse pour encadrer le développement de l'IA, le gouvernement français a investi massivement dans le développement de cette technologie, avec un budget de 500 millions d'euros annoncé pour soutenir la recherche et l'innovation. La stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (NSAI) vise à positionner la France comme un leader mondial dans ce domaine, en mettant l'accent sur une IA éthique et centrée sur l'humain.


En décembre dernier, mes associés David Guedj et Frédéric Brajon partageaient dans Les Échos leur analyse des projets de xAI, qui prône une approche libertarienne de l’information, comme des données sur lesquelles l’IA sera amenée à entraîner ses modèles. Évidemment, cette démarche traduit une conviction forte de son géniteur qui, sur bien des points aujourd’hui, semble aller à l’encontre des modèles de pensée français ou européens, qu’ils soient sociaux, économiques ou géopolitiques.


Notre étude montre à quel point une majorité des Français, bien que reconnaissant son rôle visionnaire et sa capacité d’influence, se sent éloignée des opinions d’Elon Musk, fussent-ils des professionnels de la tech. Cet écart est à mon sens amené à se creuser prochainement car la France et l’Europe sont convaincues d’une urgence absolue de réguler l’IA, de la façon dont elle peut être pensée à celle dont elle peut être utilisée. Elon Musk dénonce cette posture qu’il trouve contre-productive, lui privilégiant une liberté totale pour une meilleure auto-régulation.


L’influence politique d’Elon Musk

Avec la réélection de Donald Trump, Elon Musk a été nommé à la tête du nouveau Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE) aux côtés de Vivek Ramaswamy. Leur mission sera de réduire la bureaucratie et les dépenses inutiles au sein du gouvernement fédéral. Musk a déclaré que son rôle serait plus technique, se concentrant sur la modernisation des infrastructures informatiques obsolètes du gouvernement.


Cette nomination a suscité des inquiétudes, notamment en Europe, où l'on craint que l'influence croissante de Musk dans le gouvernement américain ne conduise à des politiques moins favorables à une régulation stricte de l'IA. De plus, la proximité de Musk avec Trump, un président controversé, soulève des questions sur l'orientation future des politiques technologiques étasuniennes et leur impact global.


Résignation, agilité ou opportunisme des grands patrons de la tech ?

Plusieurs grands patrons de la tech, initialement réticents à l'égard de Trump, semblent avoir changé d'avis. Des figures comme Jeff Bezos, Sundar Pichai et Tim Cook, qui avaient exprimé des préoccupations environnementales et éthiques, ont récemment montré une nouvelle ouverture à collaborer avec l'administration Trump. Récemment encore, Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, a également opéré un virage notable dans ses positions. En réponse à l'élection de Trump, Zuckerberg a annoncé une série de changements politiques et pratiques au sein de Meta visant à aligner l'entreprise sur une ligne plus conservatrice. Cette évolution pourrait être motivée par des considérations économiques et stratégiques, alors que Trump promet de lever certaines restrictions réglementaires pesant sur le secteur technologique.


Pour finir, n’oublions pas que Musk et Trump ont tous deux eu une carrière réussie dans les affaires. Leur vision du monde et du rôle de la technologie dans ce dernier est forcément inspirée de leur expérience où la performance brute était souvent seule synonyme de profits. La question qui se pose est désormais de savoir si - et dans quelle mesure - cette vision doit s’adapter à la réalité économique, sociale et politique pour servir le monde actuel, ou peut-être seulement les États-Unis… Si ce n’est une partie de sa population.


Ce qui nous renvoie la question sous une autre forme : sommes-nous sûrs de notre vision pour faire face aux enjeux de demain, dans un monde où les plus grands acteurs économiques semblent toujours en avance sur notre Vieux Continent ?


Quelques chiffres clés de l'étude



Pour lire l'étude complète, cliquez ci-dessous.




Retrouvez également notre analyse approfondie des résultats du sondage sur le plateau de Tech&Co Business.






Rédigé par Marc Trilling, Président cofondateur de Saegus

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