Pourquoi parle-t-on autant d'intelligence artificielle actuellement ?
Le sujet n’est en effet pas nouveau, il remonte à deux décennies, si ce n’est plus tôt. Certains attribuent sa paternité à Alan Turing, en raison de sa conviction selon laquelle il est nécessaire d’atteindre un stade de progrès où les machines pourraient s’améliorer elles-mêmes.
Alors, pourquoi en effet en parlons-nous autant aujourd'hui ?
Parce qu’une partie de ces applications pratiques se sont démocratisées à un tel point qu’elles deviennent faciles d’accès pour le grand public. L’IA n’est plus le seul apanage de spécialistes de la tech, ou de chercheurs.
Deux facteurs ont rendu ces applications accessibles et continuent de contribuer d’ailleurs à leur fort développement : la mise à disposition d’une puissance de calcul extraordinaire et d’une quantité exponentielle de données.
Si l'on devait découper l’intelligence artificielle en deux composantes fondamentales, on pourrait la comparer à un véhicule. Il y aurait tout d'abord le moteur illustrant la puissance de calcul. Il y a dix ans, acquérir une puissance de calcul demandait un investissement financier considérable. Il fallait une infrastructure lourde et coûteuse avec un délai de mise en œuvre conséquent pour obtenir un minimum de capacité de calcul. Aujourd'hui, cet accès est bien plus aisé grâce, entre autres, à la disposition d’infrastructure cloud à la demande.
Le deuxième élément essentiel serait le carburant du véhicule illustrant les données. Depuis l'avènement du Web 2.0, l'émergence des réseaux sociaux a engendré une production massive de données, elle-même démultipliée par l'Internet des objets. Les personnes et leurs appareils contribuent tous les jours à nourrir un océan phénoménal de données. Ce phénomène du "data tsunami", désormais bien connu, continue de croître.
Le moteur et le carburant de notre véhicule IA, connaissent une croissance folle, exponentielle et le plus gros est encore avenir avec la démocratisation potentielle d’une autre évolution technologique majeure, l’informatique quantique.
La vitesse d’évolution de ces dernières technologies soulève naturellement de nombreuses questions autour des opportunités, défis et responsabilités qui y sont associées.
Quels sont les défis auxquels les entreprises sont confrontées dans cette ère d'intelligence artificielle ?
La vitesse d'évolution est cruciale. Les entreprises doivent s'adapter rapidement et comprendre ces avancées pour ne pas être dépassées. Il est nécessaire d'expérimenter pour mieux apprendre. Pour mieux apprendre, il est nécessaire de le faire de façon collaborative, en intégrant à ces transitions le premier actif de l’entreprises : ses équipes. L’enjeu n’est pas tant de réussir in fine, que de s’adapter vite.
De toutes les autres grandes révolutions technologiques telles que l'avènement de l'électricité, l'apparition de l'ordinateur personnel ou encore l'expansion d'Internet, aucune n’a été appelée à se développer aussi rapidement dans les usages du quotidien que l’IA. Le temps, et la capacité d’adaptation rejoignent des éléments concurrentiels indispensables pour survivre.
En effet, il est communément admis que si l’intelligence artificielle ne va pas nous remplacer, ni remplacer nos entreprises, celles dont les équipes utiliseront l’IA seront en bonne place pour prétendre remplacer à terme celles qui ne l’auront pas adoptée. Agir rapidement signifie être en mesure de s'adapter. Mais comment s'y prendre ?
À ce stade, il faut rentrer de plain-pied dans le concret. Il est nécessaire de tester, expérimenter et être prêt à lancer des initiatives qui pourraient échouer, mais nous permettront d'apprendre suffisamment rapidement pour évoluer. L’enjeu réside dans cette capacité à évoluer à la bonne vitesse.
Pouvez-vous nous parler de l'évolution de Saegus et de son rôle dans la transformation digitale ?
C’est début 2015 que Saegus a vu le jour autour de deux offres : l’offre Workplace visant à optimiser les outils collaboratifs des entreprises pour renforcer l'efficacité et la productivité des équipes, et l’offre Data permettant aux entreprises de tirer pleinement parti de leurs données, de les transformer en leviers de décision exploitables, de développer de nouveaux modèles business et d’affiner des stratégies de performances métiers. Avec le temps et grâce à l'initiative d'intrapreneurs au sein de Saegus, un troisième pôle a émergé, dont la mission était de fournir méthodes et outils d’accélération pour les grands programmes de transformation, nouveaux produits et services innovants.
Notre différentiant réside dans le conseil augmenté : fournir un résultat tangible au-delà des slides grâce à la technologie pour permettre à nos clients de manipuler un démonstrateur concret avant d’engager leur transformation. Cette promesse est rendue possible par l’existence d'un studio Design et Dev au cœur même de notre cabinet, intégré à la majorité de nos missions.
Alors que la transformation digitale n’est pas encore terminée, le prochain défi des entreprises s’articulera autour d’une transition vers un modèle d’entreprise intelligente et responsable que nous avons baptisé "Smart Shift". Notre but est de les accompagner vers un modèle où la technologie est au service de l'humain pour atteindre une intelligence combinée.
Et les attentes sont très fortes. Dans notre dernier sondage réalisé avec BFM et Odoxa, 69% des Français interrogés affirment que l’IA va révolutionner leur quotidien au travail, et ils sont mêmes 88% à penser ainsi parmi les professionnels du numérique et de l’innovation. Et lorsqu’on les interroge sur l’utilité de formations et d’accompagnements par des spécialistes sur l’IA, 63% répondent par l’affirmative (90% pour les professionnels du secteur).
Cela tombe bien, c’est justement notre mission : illustrer de façon concrète ce que l’avenir peut proposer d’innovant et responsable pour un meilleure engagement des équipes dans une transition douce.
Qu'est-ce que l'intelligence combinée et en quoi impacte-t-elle la transformation digitale ?
L'intelligence combinée est un terme que nous aimons employer et qui nous semble proche du but à atteindre pour toute entreprise : utiliser l’intelligence artificielle pour ce qu’elle offrira de mieux à l’humain, en permettant à ce dernier de fournir ce qu’il est le seul à pouvoir – pour le moment en tous cas – ressentir.
Chez nous, par exemple, nos équipes réalisent leurs missions de conseil en s’appuyant sur des outils maison utilisant de l’IA pour faciliter leurs tâches au quotidien, pour mieux se concentrer sur l’écoute, la compréhension et la proposition de solutions adaptées à nos clients. Par exemple, notre équipe Data a créé son propre ChatGPT pour obtenir une réponse à une question dont l’information se situe soit sur internet, soit dans la banque d’information du cabinet, quelque soit la localisation. Cela leur permet de gagner beaucoup de temps, qu’ils peuvent allouer davantage aux interactions client où leur empathie, écoute et compréhension ne sauraient être remplacées par une IA.
Un autre exemple consiste au développement de notre outil de création de produit, Foreseeds, que nous avons créé il y a cinq ans sur la base d’un algorithme et d’une interface utilisateur intuitive qui permettent d’accélérer la phase de cadrage, de l’idéation au business canvas. Aujourd’hui nous en développons une nouvelle version améliorée en ajoutant un chatbot basé sur l’intelligence artificielle et qui permet de discuter fictivement avec les personas dans l’outil, en se basant sur des données publiques et issues de recherche utilisateurs.
Cette intelligence combinée est à la fois un moyen mis à disposition et un objectif à atteindre pour les entreprises que nous accompagnons afin qu’elles restent compétitives par rapport à la concurrence. C’est notre promesse : Smart Shift for real, une approche évolutive et responsable, intégrant l'IA, la valorisation des données et la prise en compte des implications sociétales et éthiques.
Avez-vous un mot pour conclure ?
Nous sommes par nature des personnes enthousiastes lorsqu’il s’agit de technologie chez Saegus. Nous y trouvons une source de motivation lorsqu’elle participe à améliorer le quotidien des femmes et hommes que nous accompagnons lors de nos missions. Mais nous travaillons aussi quotidiennement à prévenir les risques qu’une technologie mal employée pourrait soulever.
Concernant l’IA, nos clients sont parfaitement conscients qu’il s’agit d’un marathon dont le succès dépendra de leur capacité à évoluer rapidement. Cette exigence d’adaptation a déjà été soulevée à l’ère du numérique, et a donné lieu à l’apparition de nouvelles méthodes de travail dont l’agilité, largement répandue dans les entreprises. Nous pensons qu’avec l’IA, cette exigence va surtout imposer une culture de l’adaptation continue où le facteur clé de succès va une fois de plus être confié aux dirigeants et à leurs équipes.
Dans ce cadre, la réponse ne saurait être exclusivement technologique donc, mais bien humaine et culturelle. La technologie ne se suffit pas à elle-même, son succès dépendra toujours de l’usage (anagramme de Saegus) qui en sera fait.
Nous pensons qu’aujourd’hui l’usage responsable sera celui d’une intelligence combinée pour réussir son Smart Shift.