Si le pétrole se négocie en cette fin de premier semestre 2020 juste en dessous des 40 dollars pour le WTI, ce dernier a connu d’importantes variations de prix depuis le début de l’année passant de 65 dollars à -37 dollars lors du krach fin avril.
Une situation du marché sans précédent
Cette volatilité s’explique par l’incertitude qui règne autour de cette matière première qui s’avère être toujours autant indispensable au développement économique mondiale.
Si par le passé, la question que se posaient de nombreux observateurs était de savoir quand serait épuisé le pétrole, il semblerait que depuis quelques mois – à cause notamment de l’apparition de nouvelles techniques d’extraction et de nouveaux champs pétroliers exploités – c’est maintenant le « pic pétrolier » qui intéresse les spécialistes : quand allons-nous le dépasser, ou plutôt, à partir de quand allons-nous finalement moins consommer de pétrole, et ce de façon durable , sans mauvais jeux de mot.
Depuis la fin de l’année dernière, entre le ralentissement de la croissance en Chine et la crise sanitaire inédite que nous traversons, notre consommation journalière de brut diminue, il n’est toutefois pas certain que cela s’inscrive dans le temps. En effet, si la crise sanitaire impacte fortement le secteur du transport au sens large, il y a fort à parier que d’ici quelques mois, nous retrouvions dans ce secteur une consommation similaire à celle de 2019.
Plus important encore, depuis 10 ans, la croissance asiatique ne cesse de prendre une part mondiale toujours plus importante. En 2020, d’après le World Economic Forum, le PIB de l’Asie dépassera le PIB du reste du monde et pourrait même atteindre 60% d’ici 2030. Il n’est donc plus surprenant que Vincent Coleen, dans un article publié en juin dernier et intitulé « Le pétrole a-t-il entamé un inexorable déclin ? » nous apprenne que les vols Kuala Lumpur-Singapour sont deux fois plus nombreux que ceux entre Londres / New York. Or pour les pays asiatiques, les énergies fossiles sont encore un mal nécessaire. Aussi, pour faire face à ces changements, il est presque certain que les principales majors pétrolières – dont la française Total fait partie – vont encore avoir un rôle important à jouer dans les prochaines décennies.
Les nouveaux usages digitaux pour pallier à la crise
Pour faire face à cette baisse temporaire de la demande, les projections des Majors pour 2020/2025 ont été recalculées avec de nouveaux prix moyens pour le brut. Ces derniers viennent réduire les marges opérationnelles et incitent davantage à la réduction et à la rationalisation des coûts. Pour ce faire, la période est plus que propice.
En effet, avec le confinement de plus d’un milliard de travailleurs dans le monde, ces grandes sociétés ont pu tester, à grande échelle, le télétravail. Trois mois plus tard, il se dit chez Total que cela s’est fait sans douleur et que l’adoption des nouveaux usages, principalement l’utilisation de Teams pour la partie collaborative s’est avérée un vrai succès. Dés lors, nous sommes en mesure de nous demander ce qui pourrait empêcher un changement plus profond dans l’adoption du digital mais aussi du phygital dont Saegus est précurseur et spécialiste.
Notons enfin, pour une green conclusion, que la plupart des compagnies pétrolières se sont engagées à devenir neutre en carbone d’ici 2050. De quoi leur laisser le temps de continuer la transition énergétique qu’elles mènent doucement et de permettre à notre leader français de devenir la Major de l’énergie responsable en fournissant cette énergie à une population en croissance tout en limitant l’impact du changement climatique.
Rédigé par Sébastien Mazin-Pompidou, Client Executive Director chez Saegus et contributeur Les Echos.