Signes du dérèglement climatique, les conflits géopolitiques, catastrophes naturelles ou encore les difficultés d’approvisionnement de certaines denrées se multiplient. Ils semblent malheureusement nécessaire à la prise de conscience mondiale sur l’impact environnemental de nos activités, en tant que société et individu. En conséquence, les comportements évoluent : si nous sommes de plus en plus nombreux à ajuster nos comportements, ce changement de mentalité doit désormais s’appliquer à l’échelle de l’entreprise.
Cependant, réduire l’empreinte carbone d’une entreprise grâce à une meilleure gestion de sa consommation énergétique ou une optimisation de ses processus métiers n’est pas aussi simple qu’éteindre ses lumières, trier ses déchets ou limiter l’utilisation de sa voiture.
En conséquence, des réglementations sont mises en place pour aider les entreprises à mieux comprendre et maitriser leurs activités et faciliter le pilotage et l’optimisation de leur empreinte carbone. Depuis 2017, un grand nombre d’entreprises a pour obligation de communiquer sur leur performance RSE (responsabilité sociétale des entreprises), à l’appui d’un reporting extra-financier (remplaçant le rapport RSE).
Cette mesure n’est obligatoire que pour les entreprises de plus de 500 salariés et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 40 millions d’euros pour les entreprises cotées en bourse ou 100 millions d’euros pour celles qui ne le sont pas. Toutefois, de nombreuses entreprises qui n’atteignent pas ces seuils font preuve d’initiative pour montrer l’image positive d’un groupe conscient et responsable auprès de ses clients et fournisseurs.
On ne peut que saluer ces initiatives : la conscience écologique doit être au cœur des stratégies des entreprises. Parce que les réglementations évoluent aussi vite que se dérègle le climat, ces mesures seront sans aucun doute appliquées à l’ensemble des entreprises dans les années à venir.
Comment la réglementation va-t-elle évoluer ?
Dès 2024, la CSRD – Corporate Sustainability Reporting Directive (remplaçant l’actuelle NFRD – Non Financial Reporting Directive) imposera la mise en place de nouveaux reporting extra-financiers. On estime qu’environ cinq fois plus d’entreprises seront concernées par cette nouvelle réglementation (par exemple les sociétés de plus de 250 salariés ou toutes les sociétés cotées en bourse).
Les entreprises doivent se préparer dès maintenant : c’est là que la Data entre en jeu. Afin de s’y préparer au mieux, les entreprises n’auront pas d’autres choix que de s’appuyer sur la donnée pour justifier leur conformité face au CSRD. On parle de Data Sustainability.
La Data Sustainability, un réel challenge pour les entreprises
Les lois se durcissent. Elles exigent la mise à disposition d’informations extra-financières, nécessitant plus de transparence dans le reporting et donc dans les données à identifier, collecter, préparer et diffuser. Là est la contradiction de ce système : diminuer l’empreinte carbone des entreprises tout en augmentant sa culture digitale et Data pour pouvoir y faire face.
L’hétérogénéité de la provenance des données, leur raffinement ou leur niveau de qualité est un casse-tête pour les entreprises. Cette complexité est associée à de grands challenges sous-jacents :
Le challenge réputationnel pour garantir des collaborations saines et durables auprès des fournisseurs, partenaires et clients, ainsi que des organismes de financement pour assurer les dépenses et la croissance de l’entreprise ;
Le challenge culturel de transformation de l’entreprise vers une stratégie digitale centrée sur la Data impliquant de nouvelles organisations pour répondre aux enjeux environnementaux de demain ;
Le challenge technologique d’implémentation de plateformes Data décentralisées en tirant parti d’une conception orientée produits, facilitant l’agilité dans la gestion, la maintenance et l’évolution des données.
Pour répondre à ces différents challenges, la mise en place d’une gestion robuste de la donnée est nécessaire. Elle doit être basée sur les 5 piliers de la gouvernance des données.
Les processus Data
Afin de garantir une maitrise des données tout au long de leur cycle de vie, il est indispensable de lancer des chantiers de cartographie des processus Data intégrant les sources internes et externes, des systèmes producteurs de données jusqu’aux systèmes consommateurs (dans l’exemple que nous prenons, jusqu’à l’utilisation des données dans les reportings extra-financiers).
La maitrise des processus Data garantit la traçabilité de la donnée, permet la mise en lumière d’éventuelles causes de non-qualité ou identifie les étapes de collectes manuelles en vue d’une industrialisation technologique.
L’organisation Data
La mise en place d’une organisation Data implique des rôles standardisés et partagés à l’ensemble de l’entreprise. À chaque rôle est affectée une fiche de poste caractérisée et reconnue en tant que position légitime par le management et les ressources humaines. Ces nouveaux rôles doivent être pilotés et accompagnés par un Data Office garant des instances de gouvernance pour assurer la cohérence et vision Data du groupe.
Cette organisation a pour objectif de faciliter les échanges entre les parties prenantes Data et garantir une collaboration étroite entre les domaines fonctionnels et la DSI coordonnée par le Data Office. Elle est indispensable à la mise sous contrôle du patrimoine de données.
La connaissance du patrimoine de données
Le patrimoine de données doit être intelligible et accessible à tous les collaborateurs de l’entreprise. Il assure la véracité et l’intégrité des données transmises lors des exercices extra-financiers. Il se décompose principalement en deux activités : le glossaire des données dans le lequel on retrouve un certain nombre d’attributs permettant de qualifier les objets métiers (définition, responsable, règle de gestion, etc). Il permet de définir un langage commun. Le dictionnaire des données, quant à lui, répertorie la localisation physique des données, les traitements associés et le type de collecte indispensable à la conception des processus Data.
Le catalogue de données apporte de nombreux bénéfices pour la capitalisation du patrimoine. Il a pour rôle d’améliorer la transparence des informations liées à la collecte des données de reporting et, dans notre contexte, prouver la traçabilité en cas d’audit.
La qualité des données
Les équipes Data sont responsables de la formation des collaborateurs aux grand principes de la qualité, aux dimensions suivies ou aux techniques de saisies de la Data. Ils sont indispensables à l’application des processus de qualité intégrant des plans d’actions correctifs et préventifs.
L’implémentation des plans de remédiation repose sur des processus de suivi itératifs à l’appui de tableaux de bord ou outils de gestion de la qualité. L’amélioration de la qualité des données passe par l’implémentation d’outils et de contrôles, mais surtout par la sensibilisation des équipes.
L’augmentation de la quantité, la diversité et la complexité des données des entreprises – dans notre cadre extra-financier où de nombreuses données sont collectées en provenance d’OTI (Organisme Tiers Indépendant) – rendent indispensable la mise en place d’une gestion rigoureuse de la qualité.
L’accessibilité des données
L’accessibilité des données se caractérise comme suit : d’une part elle requiert la définition d’un modèle documenté et partagé d’exploitation des données (Data Operating Model) ; d’autre part elle nécessite la mise à disposition de données qualifiées, dont l’intégrité et la disponibilité est assurée par des systèmes de gestion de la donnée adaptée et une mise en gouvernance robuste.
Le Data Operating Model, couplé à une infrastructure bien pensée, est essentiel dans l’équilibre de la gouvernance de données et favorise l’implémentation de nouveaux usages.
Les équipes de notre département Data vous accompagnent dans l’élaboration de stratégies liées à la Data Sustainability grâce à ses expertises techniques et méthodologiques. L’objectif : vous apporter des solutions Data clés en main répondant à des usages métiers spécifiques comme l’élaboration des reportings extra-financiers ou la mise sous gouvernance des données liées aux stratégies RSE.
Vous souhaitez en savoir plus ou être accompagnés par notre équipe Data for Sustainability ?
Rédigé par Martin Éliard, Manager Data Driven