Cette rentrée 2022 est marquée par une série d’annonces montrant que le rôle de la data dans les initiatives RSE – et en premier lieu celles destinées à lutter contre le réchauffement climatique – est en passe d’être reconnu essentiel par tous les acteurs du secteur.
Martin Alteirac, Senior Manager au sein de notre département Data Driven et en charge de notre offre Data for Sustainability, nous présente la plus impactante d’entre elles : la présentation des conclusions du forum 2022 du Cercle de Giverny.
Qu’est-ce que le Cercle de Giverny ?
Le Cercle de Giverny est un laboratoire d’idées hybride agissant en faveur du déploiement opérationnel de la RSE systémique. Il a dévoilé cette semaine 30 nouvelles propositions pour accélérer la transformation écologique et sociale de notre pays. Parmi ces propositions, 6 d’entre elles témoignent du rôle crucial de la data dans cette transformation.
Le groupe de travail du Cercle de Giverny, co-présidé par Come Perpère (Directeur du développement durable Microsoft France) et Rim Tehraoui (Chief Data Officer BNP Paribas), rappelle quelques chiffres :
9% des entreprises évaluent leur impact environnemental de manière précise et complète, c’est-à-dire en mesurant les scopes 1, 2 et 3. En moyenne, le taux d’erreur dans leurs mesures d’émissions est de 30 % à 40 %. (Source : Rapport « Carbon Measurement Survey » 2021 de BCG Gamma)
Dans le monde, seulement 7% des entreprises ont combiné leur stratégie tech, RSE et business. 18% d’entre elles n’ont pas de politique de numérique responsable ou en appliquent les principes basiques. (Source : “Uniting Technology And Sustainability”, Accenture, 2022)
Pour dépasser ce constat, le groupe de travail formule 6 recommandations qui sont des leviers pour rendre actionnables les données nécessaires à la mise à l’échelle du développement durable.
En quoi consiste ces recommandations ?
Ces recommandations constituent les 6 grands axes à travailler au cours des prochaines années pour faciliter la collecte, la valorisation et l’échange des données qui doivent permettre aux entreprises et à la société de diminuer son empreinte environnementale :
Créer des consortiums sectoriels multi-parties prenantes pour normaliser les indicateurs d’impact environnemental,
Inclure dans le standard CSRD (développé par l’EFRAG) les indicateurs liés à l’empreinte environnementale des produits,
Améliorer l’interopérabilité et le partage des données environnementales (ex. : biodiversité et carbone) pour favoriser leur échange,
Assurer la qualité et la clarté de la donnée,
Rendre le processus de contribution au sourcing et à la gouvernance de la data attrayant pour tous les acteurs de la chaine de valeur,
Considérer la data comme un levier pour mesurer et modéliser l’impact extra-financier d’un projet à but social ou environnemental.
Ces grands axes sont ensuite complétés par une série de déclinaisons opérationnelles dont certaines me paraissent particulièrement intéressantes :
Imposer aux entreprises européennes la publication de leur empreinte environnementale pour une part croissantes des produits commercialisés : il est essentiel de permettre aux entreprises (comme aux particuliers) de prendre en compte ce critère lorsqu’elles comparent leurs fournisseurs. Comment y arriver si celles-ci ne se plient pas à l’exercice pour leurs propres produits ? Ce premier point commence à être pris en compte dans de plus en plus de solutions technologiques de mesure et réduction d’impact carbone, comme celle de la plateforme Sweep. Cette solution permet à ses clients d’engager leurs fournisseurs dans la démarche en leur permettant de saisir ou d’injecter automatiquement leurs données dans la plateforme. Cette possibilité fournit ainsi une solution de mesure des émissions de Scope 3 efficace et transparente à ses clients.
Créer un protocole d’interopérabilité d’échange des données incluant un modèle de données standard qui pourra servir de base à des APIs (Application programming interfaces) et promouvoir l’interopérabilité́ des plateformes inter-médiatrices (plateformes dédiées carbone, plateformes règlementaires) : interopérabilité et automatisation sont des enjeux clés pour déployer la mesure d’impact environnemental à l’échelle. La société Kabaun propose déjà une partie de la solution avec une plateforme entièrement APIsée permettant cette automatisation.
Le rôle crucial de la data gouvernance est souligné : la création de dictionnaires et référentiels ad-hoc, la mise en place de contrôle de qualité et d’explicabilité des variations tout comme la mise en place de rôles et responsabilités définis sont des facteurs de succès incontournables.
Comment appliquer concrètement ces recommandations ?
En commençant par prendre conscience de l’importance que vont prendre les données liées à ces sujets au cours des prochaines années, voire mois tant l’urgence à agir sur ces sujets se fait sentir.
Une fois cette prise de conscience effectuée, vient le temps de l’action et la constitution d’équipes réunissant les expertises nécessaires :
L’expertise carbone, afin de garantir la qualité et la compliance des analyses effectuées,
L’expertise technique indispensable au sourcing, au processing et à la valorisation des données récoltées, qu’il s’agisse de données internes ou de facteurs d’émission,
L’expertise méthodologique pour gérer ce type de projets à l’échelle dans des organisations complexes.
Ce tryptique d’expertise est à mon sens la clé pour garantir le fait que les enjeux sur ces sujets, parfaitement résumés par le Cercle de Giverny, puissent être pris en compte.
Vous souhaitez en savoir plus ou être accompagné·e·s par notre équipe Data for Sustainability ?
Rédigé par Martin Alteirac, Senior Manager Data Driven